Pour la quatrième année consécutive, la Color Run organisée en partenariat avec Sephora remet le couvert à Paris. Par un enchainement de hasards, je me suis retrouvé à son départ cette année pour ce qui fut ma toute première course officielle ; je n’étais clairement pas le seul, un gros pourcentage des coureurs étant visiblement des non-initiés. Il y a de très bonnes raisons pour cela, comme vous le constaterez. Pour les plus visuels, rendez-vous à la fin de l’article pour un résumé en images.
Inscrit un peu par hasard
Tout commença il y a quelques mois. Après m’être inscrit au Mud Day (plus que 5 semaines!) et avoir commencé un entrainement conséquent pour me mettre à niveau, une amie, Hélène, m’a proposé de lui racheter une place pour la Color Run, à laquelle elle ne pouvait pas se rendre. Percevant l’interêt d’avoir un jalon dans ma progression et curieux de participer à cet évènement un peu fou, j’ai embarqué pour l’aventure.
Deux mois après, l’évènement approche ; plus que deux jours avant le départ. Les 5km ne me font plus peur, à moi qui avait toujours eu horreur de courir avant. Je vais à Hôtel de Ville récupérer mon dossard au village, où se trouve des stands pour tous les sponsors de la course, tels que Terraillon ou Innocent. Avec le dossard sont donnés quelques goodies dans un sac à l’effigie de la course, ainsi qu’un teeshirt qui, c’est à noter, taille grand (je suis sur du XS à S en règle générale, mon XS était vraiment confortable). Parmi les goodies, quelques échantillons – une crème démaquillante, youpi ! – un bandeau, une visière ainsi qu’une paire de lunettes de soleil brandées Sephora et The Color Run. Ces dernières sont par ailleurs particulièrement importantes puisque que fortement recommandées sur la course, pour ne pas dire indispensable, afin de ne pas se prendre trop de poudre de couleur dans les yeux.
Le dossard récupéré, je me concentre surtout sur la préparation de ma tenue, aucun vestiaire n’était disponible pour laisser ses affaires.
Dans les starting blocks
07h00, dimanche 15 avril. Ça y est, c’est le grand jour. Malgré la pluie tombée la nuit, la météo s’annonce clémente pour la journée, on croise les doigts. Le départ de la maison est prévu à 09h00, mais je me connais et je n’ai rien laissé au hasard: je compte mettre des lentilles pour la 3ème fois de ma vie, je sais qu’il me faudra du temps, beaucoup de temps.
08h50. Comme prévu, il m’en a fallu du temps, mais j’y suis arrivé ! J’ai enfilé mon matériel de course, qui se résume a un bas de compression et un short, un haut de compression à manches longues et le teeshirt de la Color Run par dessus, ainsi que mes chaussures de running. Je met un kway léger qui m’aidera à supporter les courants d’air frais du matin, quelques affaires dans le sac Color Run que j’ai décidé d’emporter avec moi, et mon téléphone, accompagné de ma carte d’identité, mon pass Navigo et ma carte de crédit dans une ceinture de running. Je suis fin prêt !
09h40. Je passe sous la première arche en direction du départ de la course, accompagné d’Élisa, une amie avec qui je vais courir, ainsi que des milliers de jeunes, quasiment tous habillés du même teeshirt et sac que moi. Certains sont plus originaux: ici on verra quelques tutus, là quelques déguisements plus recherchés ou combinaisons de Pikachu ou Totoro. Ça n’est pas le carnaval en revanche, les gens sont en majorité plutôt sage.
10h00. On avance très lentement, et pour cause, 300 mètres plus loin se trouve un barrage filtrant où les sacs sont fouillés. Plus que 500 mètres à parcourir jusqu’au sas de départ, les gens sont joyeux, ça crie et ça esquisse quelques pas de danse à l’occasion. Les gens sont venus entre amis et délirent gentiment, le soleil pointe son nez et commence à nous réchauffer, l’ambiance est bonne. Je retire mon kway et le met dans mon sac.
10h10. Ça y est, on est dans le sas de départ, avec environ deux cent inconnus. Un DJ et deux chauffeurs de salle nous attendent et nous montent à bloc, nous faisant danser sur des rythmes entrainants, puis le décompte arrive… C’est parti !
Une course colorée
Tout le monde semble motivé, ça court bon enfant dès les premiers mètres. Je vois quelques personnes avec des poussettes mais surtout beaucoup de jeunes, et plus femmes que d’hommes. C’est une impression qui se confirmera tout au long de cette journée, la moyenne d’âge des coureurs étant probablement de 20-25 ans. Je remarque également plusieurs groupes parlant dans des langues étrangères.
La majorité du premier kilomètre se déroule dans le tunnel des Tuilerie. L’experience est assez étrange, originale. D’un coup, il y a beaucoup moins de lumière, et surtout beaucoup d’écho, les coureurs en profitant pour tester leur cordes vocales. Pendant quelques minutes, nous courrons donc dans le brouhaha ambiant, percevant seulement, au détour d’un virage, la lumière au bout du tunnel: la première base de couleur jaune. C’est le baptême du feu, et je la parcours lentement, dans un nuage de fécule de maïs jaune, afin de bien profiter ; après tout, on est là pour finir le plus coloré possible !
À peine sorti de la première étape, on aperçoit sur la droite le Louvres et sur la gauche, de l’autre côté de la Seine, la seconde base, bleue. 200 mètres après avoir passé l’étape jaune, la tracé fait un virage en U pour revenir sur ses pas jusqu’au pont Royal. L’ambiance est vraiment unique sur ce tracé sans voitures, dans la ville lumière, au milieu des monuments. Après un virage en sortant du pont, nous descendons sur les berges du quai Anatole France, marquant la fin du seconde kilometre de la course de bleu.
À peine le nuage bleu dissipé, nous apercevons déjà notre prochain objectif, vert, un kilometre plus loin. Ici et là, quelques groupes commencent à peiner, et certains s’arrêtent même aux terrasses des sandwicheries des bords de seine en proposant à grand voix à leur coéquipiers de s’arrêter pour descendre une bière. De plus en plus de monde marche, et nous passons à côté d’une femme, livide, étant observée par des secouristes de la croix rouge. C’est dans cette ambiance là que nous passons enfin, près du pont de la Concorde, la zone de couleur verte.
La fatigue commence à ce sentir autour de nous, toujours plus de coureurs se retrouvant marcheurs. Le passage de la zone verte à la dernière est plus long que les autres, nous laissant profiter un peu de la Seine et du soleil tout en zigzagant entre les plus lents. Après plusieurs longues minutes, nous y arrivons enfin, au niveau du pont de l’Alma: l’heure est venue de se repeindre en rose.
Une fois la dernière zone de couleur passée, on sort du nuage pour découvrir l’unique ascension de la course, afin de passer des berges aux rues. Maintenant, la totalité des gens qui nous précèdent marchent, bien que nous voyons déjà la Tour Eiffel, indiquant la proximité de l’arrivée. Effectivement, quelques minutes plus tard, nous apercevrons l’arche la matérialisant. Plus intéressant ceci dit, nous voyons, sur le pont d’Iéna, les ex-coureurs s’amasser et sauter au rythme d’une musique que nous commençons à deviner ; le festival approche.
Après l’effort, le réconfort
10h50. Finalement passer la ligne d’arrivée ne fut qu’une formalité, presque un non-évenement au regard de l’ambiance qui régnait dans les quatre zones colorées que nous avons précédemment traversées. Déjà, toute mon attention était tournée vers la suite des événements: une petite collation – une barre de céréales et une petite bouteille d’Evian – mais surtout le festival. À peine rentré sur la zone, j’ai eu le plaisir de croiser deux amies qui avaient également fait la course. Quelle chance quand même d’être tombé sur elles au milieu des 20.000 participants que la course a compté cette année !
Après m’être séparé d’Élisa qui devait s’éclipser, j’ai entamé un after bien mérité. J’ai été accueilli par un nombre assez impressionnant… de files d’attentes. Il y avait tellement de queues différentes qu’il était difficile de ne pas en faire une, que ce soit pour acheter à manger, des goodies, faire des photos ou essayer les produits des partenaires de la course. Je me suis donc calé dans une file pour prendre une photo souvenir dans un des nombreux photobooth installés là. Le temps de cette file, j’ai pu continuer d’observer les gens, la scène un peu plus proche, la Tour Eiffel et le Trocadéro qui nous offrait un cadre de rêve. Comme beaucoup autour de moi, je bougeais au rythme de la musique, entrainante, qu’on entendait maintenant clairement. J’étais également intrigué par l’énorme compte à rebours affiché sur l’imposant écran de la scène. Alors que les dernières secondes s’égraines, je retiens mon souffle. Un arc-en-ciel de couleur jaillit de la foule alors qu’elle scande « zéro », sautant à l’unisson. Superbe.
Après avoir fait ma photo, je me faufile, petit à petit plus près des anonymes amassés devant la scène. Je resterai finalement près de deux heures supplémentaires, profitant de cinq autres lancés de couleurs. L’ambiance était excellente, les DJ très bons, bref ce fut un excellent moment, marqué par la remise d’un chèque de 10.000€ par Sephora et l’équipe the la Color Run à l’association UNSED, qui lutte contre les syndromes d’Ehlers-Danlos, un groupe de maladies génétiques assez mal connues. À l’occasion Yannick Agnel, le champion olympique de natation et support de l’association, fera une petite apparition sur scène.
13h15. La matinée s’étire, il reste encore 2 heures de musique et de lancés de couleurs mais j’en ai suffisamment vu et entendu. J’amorce le retour chez moi et passe de la norme à l’étrange, rapidement seule personne couverte des couleurs de la course. Les gens jettent des regards en coin d’œil, voir dévisagent pour les plus curieux. Une femme, accompagnée de son fils adolescent, m’interpèle à la vue de mon tee-shirt et me demande comment était la course. Je lui répond que c’était génial, bonne ambiance et que je recommande de la faire sans hésiter.
Les couleurs s’éstompent
14h00. Je sors du train et arrive au milieu de mon marché de proximité. Il est l’heure de remballer les fruits et légumes pour les marchands mais je tente ma chance avec succès et achète quelques denrées avant d’arriver chez moi.
C’est l’heure de regarder les dégâts. Je retire tout d’abord mon tee-shirt pour le plonger de l’eau froide mêlée à du vinaigre blanc, afin de fixer les couleurs et de garder un souvenir visible de cette journée. Je retire ensuite le reste de mes vêtements et je les mets dans de l’eau avec du détergent ; celle-ci devient noire instantanément, et il me faudra rincer mon matériel à l’eau claire de nombreuse fois avant que celle-ci ne change pas de couleur.
À mon tour de suivre le même traitement. J’ai découvert que malgré mes deux couches de vêtements, des pigments bleus sont arrivés jusque sur mon torse. J’entre sous dans la douche et, dès que je me mouille la tête, l’eau vire au noir. J’ai beau frotter mes cheveux, ils restent poisseux. Contre mes habitudes, je sors le shampoing: à circonstance exceptionnelles, mesures exceptionnelles.
Après une dizaine de minutes, savon, shampoing et huile de coude m’auront rendu mon éclat initial. Si la couleur est pernicieuse, elle se retire malgré tout assez facilement avec un lavage, que ce soit sur les vêtements ou sur le corps. Plutôt rassurant.
Vous l’aurez certainement compris, j’ai passé un excellent dimanche matin. Nous avons eu la chance d’avoir un temps au beau fixe avec un fond d’air frais et un soleil réchauffant, et la course s’est déroulée dans des conditions parfaits. Pour résumer, la Color Run, c’est fun, accessible, génial. Je la conseille vraiment à tout le monde, avec peut-être une réserve pour les asthmatiques, les nuages de couleurs étant assez épais. C’est une excellente entrée en matière pour qui veut commencer à courir sans pression, et c’est également un excellent moment à passer avec ses amis. En tout cas, une chose est sûre, j’y retournerai l’année prochaine, et j’entrainerai du monde avec moi !
Bonus: La Color Run Paris 2018 en images
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