Sur le papier, la Touch Bar est une super idée. Permettre l’accès rapide à des fonctionnalités spécifiques de l’application en cours d’utilisation, avec la possibilité d’y mettre plein de boutons de taille variable, des sliders, c’est un rêve. On voit tout de suite les avantages que cela peut apporter au niveau productivité, pour peu de prendre le temps de s’y habituer.
Après avoir passé quelques mois avec cette barre, je n’en ai cependant jamais eu grande utilité. Ça s’avère être gadget pour mon utilisation, pire encore ça me met des bâtons dans les roues. Pendant des décennies, j’ai été habitué à pouvoir reposer mes doigts un peu où je veux quand je tape au clavier, et naturellement mes majeurs viennent se poser juste au dessus de la seconde ligne du clavier – pile là où se trouve la Touch Bar donc. Si c’était sans effet auparavant, c’était maintenant une catastrophe. C’était assez prévisible, et d’ailleurs énormément de personnes avaient déjà signalé leur détresse à ce sujet – ce n’est pas pour rien que je n’ai changé de Mac que par la force des événements, un verre d’eau renversé ayant eu raison de mon précédent laptop. Sans cela je n’aurais pas abandonné les boutons physiques ; je l’ai rapidement regretté, comme je m’y attendais.
Pour palier ce problème, j’ai acquis un clavier Logitech MX Keys – que je ne peux que vous recommander chaudement si vous cherchez un nouveau clavier, il est vraiment super. Tout va maintenant pour le mieux dans le meilleurs des mondes en télétravail, jusqu’au jour où je décide de partir deux semaines en vacances sans mon clavier externe.
Comme vous l’aurez compris, cela fait donc un moment que je me demande comment est-ce que je pourrais me séparer de cette barre inutile, mais j’avais jusqu’à maintenant pu repousser les recherches sérieuses car j’avais trouvé un palliatif temporaire. Sans mon clavier, je me retrouvais nu face à mon aversion pour cette « évolution », et je devais dorénavant taper au clavier en surveillant où je repose mes doigts. Le comble dans l’histoire, c’est que si je ne compte plus les fois où j’ai appuyé par erreur sur la touche [ESC], lorsque j’en avais effectivement besoin je ne la trouvais pas d’instinct et, soit je tapais sur la touche en dessous, soit je tapais à côté. Dans tout les cas, je devais poser mes yeux sur le clavier afin de trouver l’emplacement virtuel de la touche [ESC] et de m’assurer de déposer le doigt dessus. Franchement je ne comprend pas comment Apple a pu choisir d’inclure une telle barre à ses ordinateurs portables, et surtout la valider malgré une absence de feedback visuel, auditif, haptique ou physique lors des interactions.
En plus de ce souci avec la Touch Bar, je cherchais également depuis longtemps une solution pour inverser deux touches de mon clavier ([`/~] et [§/±]) – car voyez-vous, j’ai un clavier physique français mais je l’ai mappé sur un clavier américain car j’en ai l’habitude, mais une version spéciale afin d’être compatible avec mon clavier externe – qui a un clavier américain version « européenne » (ne me demandez pas pourquoi…).
En bref, voici quel était mon objectif dans cette entreprise: cacher totalement la Touch Bar et la rendre non-responsive au touché, inverser les touches [`/~] et [§/±], et ajouter le raccourci [fn]+[`/~] pour la touche [ESC]. De plus, il me fallait une façon de pouvoir toujours changer la luminosité et le niveau sonore du mac sans utiliser la Touch Bar. Après quelques recherches, j’ai trouvé deux logiciel répondant parfaitement à mes besoins, Hide My Bar et Karabiner-Elements.
Hide My Bar
Ce petit logiciel est gratuit pour 10 jours, puis coûte la somme raisonnable de 4,99$ ensuite. C’est grâce à lui que j’ai pu désactiver totalement la Touch Bar, mais aussi avoir des raccourcis facilement accessible dans la top bar du Mac pour pouvoir modifier la luminosité et le son.
Pour l’installer, rendez-vous sur https://hidemybar.clemstation.com/. Une fois cela fait, la configuration est simplissime. Il suffit, après avoir donné quelques droits d’accès à l’application, d’aller dans ses préférences et de s’assurer de cocher Login pour lancer la fonctionnalité au lancement du Mac, Quick Actions pour avoir accès aux actions rapide, et de ne pas sélectionner l’option « Display the ‘esc’ key when Touch Bar is hidden ». De plus, si vous voulez modifier le raccourcis par défaut pour afficher/cacher la Touch Bar (un double appui sur [command]), vous pourrez également le faire dans la partie « Hot Keys ».
Karabiner-Elements
Cet outil très versatile permet de créer des raccourcis et échanger des touches, pour plusieurs claviers physiques ainsi que pour souris, Trackpads et notre fameuse Touch Bar. C’est donc lui qui me servira à échanger mes deux touches, et à choisir [fn] + [`/~] comme raccourci pour [ESC].
Première étape, l’installation. Pour cela, il suffit de se rendre sur https://karabiner-elements.pqrs.org/ et de télécharger la dernière version du logiciel. Vous devrez lui donner certaines authorization, et installer un driver – ce qui pourra nécessiter de redémarrer le Mac pour que cela fonctionne, comme ce fut le cas pour moi. Dans tous les cas, suivez les indications de la popup qui s’affiche au premier lancement.
Après avoir configuré votre layout de clavier courant, vous pourrez enfin mettre les mains dans le cambouis. Commençons par régler ce soucis de touches à échanger. Sur l’onglet « Simple modifications », commencez par sélectionner le clavier physique qui vous intéresse (dans mon cas, le clavier du Macbook). Ensuite, ajoutez deux items en cliquant sur le bouton « Add Item », et indiquez l’échange. Le plus compliqué dans l’affaire, c’est de trouver les boutons en question dans la longue liste des touches disponibles. Notez pour ceux qui on un souci avec la touche [§/±] que celle-ci correspond à « non_us_backslash » dans la liste.
Enfin, la création du raccourci pour la touche [ESC] se fait dans l’onglet « Complex modifications ». Cliquez sur « Add rule », puis allez rechercher la règle qui vous intéresse en cliquant sur « Import more rules from the Internet ». Heureusement, je n’étais pas le premier à avoir cette idée, et la règle en question était déjà disponible, je n’ai donc eu qu’à l’importer. Dans le cas où aucune règle n’était disponible, il vous faudrait alors la faire vous même, mais ce n’est clairement pas trivial – voir la description sur https://github.com/pqrs-org/KE-complex_modifications. Quoi qu’il en soit, une fois la règle trouvé, il n’y a plus qu’à l’appliquer en cliquant sur le bouton « Enable » de sa ligne, et c’est dans la poche !