Il est capital de connaitre ses tailles avec précision. C’est la règle de base pour commencer à se vêtir adéquatement car, avant même de parler de belles matières ou de vêtements onéreux, bien s’habiller commence par choisir des vêtements adaptés à sa taille et respectant sa morphologie. C’est donc tout naturellement le premier sujet que j’ai choisi d’aborder sur la mode masculine.
Il faut le dire, ce n’est pas une qualité innée chez les hommes. Cela demande de passer un peu de temps à essayer différents vêtements en magasin, et c’est une activité qui ne nous est pas naturelle – c’est une simple question d’éducation et de culture, un bien vaste débat, vous en conviendrez. Il en résulte une habitude de la part de beaucoup d’hommes de s’occuper le moins possible de ce qu’ils portent, et ils se contentent donc d’acheter quelques vêtements à la taille qu’ils pensent faire, lorsque cela devient vraiment nécessaire. Trop souvent, celle-ci se révèle fantasmée, et ils se retrouvent donc avec des vêtements trop grands, longs, larges, lâches pour eux. D’ailleurs, la propension qu’ont un certain nombre de marques à ne pas tailler juste ne leur facilite pas la tâche.
Pourtant, bien que je recommande de toujours essayer un vêtement avant de l’acheter, connaître ses tailles avec précision permet de diminuer les chances d’insatisfaction lors d’un achat sans essayage, sur internet par exemple. C’est dans cette optique que j’ai préparé trois articles qui suivront celui-ci, et qui viendront vous éclairer sur les différentes pièces essentielles de la garde-robe masculine, et notamment sur les points essentiels à prendre en compte lorsque vous achetez des vêtements.
Avant de rentrer dans les détails spécifiques des prochains articles, je souhaitais apporter quelques precisions sur de bonnes pratiques à avoir, et sur des choses essentielles auxquelles on ne pense pas forcément.
En magasin
Supposons que vous avez un coup de foudre pour une pièce. Vous connaissez votre taille, donc vous cherchez le modèle dans la taille correspondante, mais vous ne le trouvez pas. Je ne vous déconseille pas de l’essayer dans la taille juste au dessus, car en fonction des marques ou des coupes, il pourrait vous aller (c’est surtout le cas pour les pièces un peu complexes comme les vestes, les manteaux, ou les chaussures, où la forme peut grandement influencer sur le port). En revanche, soyez honnête : s’il ne vous va pas, ne cédez pas et reposez-le. Oubliez-le tout de suite, ou patientez un peu et visitez une autre boutique de la marque ou achetez-le en ligne. Si c’était le dernier modèle – en cas de fin de série, ou pendant les soldes -, alors gardez votre argent pour un autre vêtement qui vous ira bien, vous l’utiliserez plus souvent et en serez ainsi plus satisfait.
De manière générale, sauf dans le cas d’un enfant, qui grandit constamment, ne pensez pas à comment vous serez dans x mois pour acheter vos vêtement. Vous avez l’intention de faire un régime et perdre du poids, et voulez acheter des vêtements une taille en dessous pour vous motiver ? Attendez plutôt quelques semaines le temps de constater les résultats de cet effort, et utilisez la promesse de cet achat pour vous motiver entre temps !
Sur internet
Acheter sur internet est extrêmement simple, mais s’y tromper sur une taille est tout aussi simple. Aller en magasin pour essayer un vêtement repéré en ligne est toujours préférable à acheter aveuglement. Seulement, il peut parfois arriver que, pour diverses raisons, on n’ait pas le temps d’effectuer d’essai. Dans ce cas, commencez par vérifier que le site offre des retours gratuits. Dans le cas inverse, changez de site, c’est une très mauvaise pratique et un mauvais signe. Enfin, si vous n’êtes vraiment pas certain, que vous ne voulez pas passer à côté d’un vêtement et que vous avez suffisamment d’argent, commandez le produit dans deux tailles différentes et retournez celle qui ne vous va pas. En plus de vous éviter d’attendre qu’on vous renvoie la bonne taille si vous vous trompez, vous pourrez peut-être atteindre le minimum pour profiter de la livraison gratuite, ce qui vous fera quelques économies… pratique !
Conseils généraux
N’hésitez pas à noter vos tailles sur votre téléphone portable afin de toujours les avoir sur vous, en cas de doute. Cependant, ne considérez jamais les tailles comme une science exacte, surtout dans un domaine aussi mercantile et internationalisé que l’habillement. Il faudra toujours vous référer aux correspondances des fabricants, qui taillent plus ou moins grand en fonction de leur méthodes de fabrication, de leurs coupes, de leur origines géographique, des matières qu’ils utilisent…
Ce dernier point est d’ailleurs essentiel, et trop souvent ignoré. Les vêtements utilisant des matières naturelles vivent et évoluent à mesure que vous les portez. On citera à titre d’exemple les matières d’origines animales telles que les diverses laines, les cuirs ou la soie, et les matières végétales tels que le cotton, le lin ou le chanvre. Une paire de derbies ou de richelieu en cuir devra être, lorsque vous l’achetez, très proche du pied ; pour vérifier qu’elle est ajustée, appuyez fortement avec votre pouce au niveau du milieu du dessus pied et essayez de tirer le cuir vers le côté : il doit être bien étiré par votre pied et donc bouger très peu. Après quelques utilisations espacées de 2 à 3 jours (comme ça devrait toujours être le cas pour une paire de souliers), la chaussure épousera votre pied de façon bien plus plaisante. Un jean, qu’on préfèrera brut et selvedge (attendez-vous à ce que je revienne sur ce sujet qui me passionne dans un article ultérieur), doit être choisi vraiment serré au niveau de la ceinture ; on ne doit initialement pouvoir qu’a peine passer un doigt dedans lorsqu’on le porte. Après un ou deux ports, le jean va « break-in », c’est à dire se roder, et sera parfaitement ajusté à vous. Le problème de ne pas faire attention à ce genre de choses, c’est que si vous prenez un vêtement en matières naturelles une taille au dessus, vous vous retrouverez après quelques temps avec un vêtement deux tailles trop grand, si ce n’est plus.
À l’inverse, les matières synthétiques, ont pour leur part tendance à s’user sans bouger dans le temps, à moins d’une fibre de mauvaise qualité. On citera parmi les principales matières synthétiques le faux cuir, le nylon, la viscose (autrefois réalisée à partir de fibre de bois, mais aujourd’hui principalement synthétique), l’acétate de cellulose, le polyester (Tergal, Dacron et beaucoup de fibres utilisées pour les vêtements de sport), l’acrylique (utilisée pour ses propriétés de resistance aux plis, ou encore de séchage rapide), ou encore l’élasthanne (reconnue pour son élasticité et utilisée elle aussi pour les vêtements de sport, sous-vêtements, chaussettes, pulls, …). Très souvent, ces matériaux et leurs dérivés sont utilisés de façon complémentaire, et viendront ajouter des caractéristiques aux habits (élasticité, imperméabilité, infroissabilité, légèreté, conservation de la chaleur, …). S’il faut reconnaitre qu’il est parfois indispensable d’utiliser une matière comprenant au moins une petite partie de fibres synthétiques (pour les vêtements de sport, les chaussettes et les vêtements possédant des élastiques), inutile de dire que moins un vêtement classique en comprend et mieux c’est au niveau de sa qualité et de sa tenue dans le temps – en plus d’autres considérations sortant du cadre de cet article.
En conclusion, pensez simplement à vérifier que vous êtes bien confortable dès l’essayage si vous achetez un vêtement fait principalement de matières synthétiques, et n’ayez pas peur de prendre un vêtement un peu serré s’il est fait de matières naturelles !
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